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2001, année de la santé mentale

Tribune Libre du 10 Février 2001

 

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) Avait décrété le 10 Octobre comme étant journée mondiale de la santé mentale.

Phénomène encore largement méconnu aujourd’hui par le grand public, les professionnels de la santé, en collaboration avec les pouvoirs publics, ont donc décidé de poursuivre cette initiative tout au long de l'année 2001.

En effet, durant de trop longues années - et même encore aujourd'hui - beaucoup de personnes ont encore à souffrir en silence de ces maladies trop rapidement qualifiées comme bénignes ou encore imaginaires.

Les choses heureusement changent Les gens osent parler de leur souffrance à des praticiens enfin formés à les écouter,

Ces maladies mentales, largement méconnues, constitueront, selon l'OMS, la deuxième cause de maladie au XXie siècle et déjà aujourd'hui ces mêmes maladies mentales constituent la première cause d'incapacité permanente de travail. Plus personne n'est à l'abri. Toutes les tranches d’âge ainsi que toutes les catégories socioprofessionnelles sont aujourd'hui atteintes. Le suicide et la dépression touchent aussi bien les jeunes que les personnes âgées, les riches que les pauvres.

Face à ce nouveau fléau, aux conséquences encore difficilement mesurables, les pouvoirs publics se devaient de réagir.

Des projets ont ainsi vu le jour, tant au niveau fédéral qu'au ni veau de la Région wallonne et de la Communauté française.

Les plans quinquennal et annuel de la Communauté française en matière de promotion de la santé ont placé la santé mentale parmi les priorités absolues. Concrètement, la politique de la Communauté française s'articulera autour de trois axes au niveau de la prévention primaire:

1. La plate-forme constituée à l'occasion de cette année 2001 de la santé mentale sera soutenue principalement autour du thème: "Pas de promotion de la santé sans promotion de la santé mentale".

2. L'approche communautaire de la santé mentale sera valorisée.

3. La lutte contre les inégalités sociales, vecteur de perception différente de la santé mentale, sera renforcée.

La Région wallonne n'est pas en reste. Plus de 20 millions seront ainsi consacrés au lancement d'une douzaine de nouveaux projets. Au total, ce seront ainsi près de 134 projets soutenus par la Région wallonne qui aborderont la problématique de la santé mentale en 2001.

La Région apportera également une toute particulière importance à la prévention par le biais d'une vaste campagne de sensibilisation menée par la Ligue wallonne de la santé mentale.

Mais il faudra également améliorer et réformer les structures actuellement en place. Les premières réformes concrètes du secteur psychiatrique aboutiront dès cette année, la lutte contre la maltraitance des enfants et des personnes âgées doit être intensifiée, une politique d'accueil familial doit être mise en place en collaboration avec les maisons maternelles, etc.

Une collaboration étroite devra être mise en place entre la Communauté française et la Région wallonne dans le cadre de la prise en charge de la toxicomanie et de la lutte contre la délinquance sexuelle.

Enfin, dans le cadre de la présidence belge de l'Union européenne, un colloque ayant pour thème: « Lieux de santé, lieux de vie... Lieux de vie, lieux de santé» sera organisé. La santé mentale constituera certainement l'un des éléments essentiels des débats.

Mais au-delà de ces initiatives publiques, c'est à un changement total de mentalité et de conception auquel nous devrions assister cette année.

La santé mentale ne peut plus et ne doit pas être dissociée de la santé en termes génériques ni de la santé socio-professionnelle.

Mens sana in corpore sano. Ce qui hier n'était qu'une supposition est aujourd'hui devenu une certitude. Même si la santé mentale ne constitue pas à elle seule la santé physique de l'individu, elle y contribue grandement.

Le contexte socioprofessionnel et la santé mentale sont indubitablement liés. Bien plus qu'un véritable lien de cause à effet, c'est au niveau de la conception même de la santé mentale que l'impact du milieu socioprofessionnel se fait ressentir. Un effort tout particulier doit donc être entrepris en faveur des populations socio-professionnellement moins favorisées.

L'exemple des relais sociaux de Liège et de Charleroi semblent être opportuns en la matière. Les populations marginalisées peuvent ainsi y bénéficier, dans le cadre d'un accueil organisé à la fois par des assistants sociaux, des médecins et des psychologues, d'un secours à la fois sur le plan social, médical et moral.

Le concept de santé mentale est donc encore aujourd'hui fort méconnu mais je suis certaine que, grâce à toutes les initiatives prises en la matière, nous pourrons très prochainement lutter de manière efficace contre ce nouveau fléau du XXIème siècle.