La
facture maladie est plafonnée
|
Frank Vandenbroucke : «Au
XXIe siècle, il est inacceptable que la maladie conduise
à la misère ou à la précarité. Il est inacceptable qu'un pensionné
touchant une petite pension doive sortir de sa poche des milliers de
F par mois pour des médicaments indispensables. Il est inacceptable
qu'une mère vivant seule avec deux enfants et qui travaille à temps
partiel doive dépenser, pour une année, 900,00, 1000,00 voire
2500,00 euros pour la santé de ses enfants et pour elle-même.
Malheureusement, c'est toujours la réalité en ce début de
siècle.» |
Le Maximum à facturer a pour but de
garantir qu'un ménage ne devra pas débourser, par an, plus qu'un montant
déterminé pour les dépenses de santé. Ce montant est fixé en fonction du
revenu. Ce que les ménages paient en trop (= ce qui dépasse le plafond)
leur sera remboursé par les mutualités.
Pour qui ? Toutes
les familles entrent en ligne de compte. Une famille est un ensemble de
personnes vivant effectivement ensemble à une même adresse. Voici les fourchettes de revenus et les
plafonds de tickets modérateurs pour 2001:
Plafonds de revenus (en
euros) |
Plafonds de tickets
modérateurs (en euros) |
Statut
protégé |
450 |
Jusque 13 400,00
("faibles") |
450 |
Entre 13 400,01 – 20
600,00 ("modestes") |
650 |
Entre 20 600,01 – 27
800,00 |
1.000 |
Entre 27 800,01 – 34
700,00 |
1.400 |
Entre 34 700,01 – 50
600,00 |
1.800 |
A partir de 50
600,01 |
2.500 |
Le 1er janvier 2002, les plafonds de
revenus ont été indexés pour la première fois:
Plafonds de revenus (en
euros) |
Plafonds de tickets modérateurs
(en euros) |
Statut
protégé |
450 |
Jusque 13 730,98
("faibles") |
450 |
Entre 13 730,99 – 21
108,82 ("modestes") |
650 |
Entre 21 108,83 – 28
486,66 |
1.000 |
Entre 28 486,67 – 35
557,09 |
1.400 |
Entre 35 557,10 – 50
825,12 |
1.800 |
A partir de 50
825,13 |
2.500 |
Dans le courant de 2002, un plafond
par enfant, séparé des plafonds susmensionnés, est introdruit. Ce
système entraînera qu'une famille ne peut jamais avoir par enfant des
frais en matière de soins de santé supérieurs à 650 euros. Si le
plafond pour l'ensemble de la famille est inférieur, ce dernier plafond
est bien sûr d'application.
Le 1er janvier 2003, les plafonds de
revenus ont été indexés de nouveau:
Revenu
familial net imposable (en euros) |
Plafond
de tickets
modérateurs (en
euros)
|
Jusque
13.956,17 |
450
|
De
13.956,18 à 21.455,00 |
650
|
De
21.455,01 à 28.953,84 |
1000
|
De
28.953,85 à 36.140,23 |
1400
|
De
36.140,24 à 51.658,65 |
1800
|
A
partir de 51.658,66 |
2500
|
Quels frais de soins de
santé? Le
1er janvier 2001, les mutualités ont commencé à comptabiliser
les frais de soins de santé "indispensables" que fait une famille. Les
coûts suivants sont pris en considération: - les honoraires des
médecins, des praticiens de l’art infirmier et les frais des prestations
techniques (radiographies, prises de sang…). - les
médicaments "indispensables" (antibiotiques, antihypertenseurs…). Ce sont
les médicaments appartenant aux catégories de remboursement A et B. Ces
lettres figurent en petit et en rouge sur les boîtes de médicaments.
- certains coûts d’hospitalisation pour
les personnes bénéficiant d’un revenu inférieur ou égal à € 13.400.
Autrement dit, tous les soins de santé
assurés ne sont pas pris en charge par le Maximum à facturer. Les
médicaments de catégorie C comme la pilule, les médicaments contre les
démangeaisons, les diarrhées, les nausées, etc. ne sont par exemple pas
comptabilisés. D’autres coûts non remboursés par l’assurance maladie ne
sont pas non plus pris en charge par le Màf. Il va de soi que ces
coûts pèsent aussi sur les familles. C’est pourquoi, en concertation avec
nombre d’organisations sociales, nous continuons de réfléchir sur le
problème complexe de l’accessibilité des soins de santé dans notre
pays.
À partir de 2002, les coûts
d’hospitalisation seront pris en compte pour chacun. Frank
Vandenbroucke veut qu'à
l'avenir, la protection soit élargie par la prise en compte, entre autres,
des coûts de suppléments pour matériels.
Quand est-on
remboursé ? Le Maximum à facturer garantit aux familles dont
le revenu est faible ou modeste un remboursement rapide. Pour les coûts
générés en 2001, cela signifie que le remboursement doit avoir lieu au
plus tard au début de 2002, pour les familles dont le revenu n’excède pas
€ 13.400. Les familles bénéficiant d’un revenu plus élevé reçoivent
un remboursement éventuel en 2003 via les impôts (revenu 2001, année
d’imposition 2002). À partir de 2002, le remboursement
s’effectuera rapidement pour les ménages bénéficiant d’un revenu jusqu’à € 20.600.
Et pour les enfants
malades ? Frank Vandenbroucke veut instaurer une
double protection pour les enfants. La première protection est assurée au
moyen du Maximum à facturer. Celui-ci limite les dépenses familiales pour
les frais de soins de santé de tous les membres de la famille et donc
aussi les dépenses pour les enfants malades. Ainsi, dès cette année, les
soins de santé "indispensables" pour un enfant malade dans une famille
pauvre (revenu inférieur à € 13.400) ne pourront jamais coûter plus de €
446. En plus de cette protection générale concernant le budget
familial, à partir de 2002, le ministre souhaite une limitation des coûts
qui vaudrait pour chaque enfant jusqu’à 15 ans, quel que soit le revenu
des parents. Si la proposition est acceptée, les frais pour les
soins médicaux indispensables d’un enfant ne pourront jamais plus dépasser
€ 650,00 par an.
Budget Le Maximum à facturer
coûtera en 2002 € 77,24 millions.
Exemples Nous
éclaircissons dans les exemples ci-dessous ce qu'implique le Maximum à
facturer pour trois familles qui doivent débourser chacune la même somme
en 2001 pour les frais médicaux :
Honoraires des médecins (ticket
modérateur) |
16.000 F |
Médicaments A et
B |
14.000 F |
Frais d’hôpitaux |
35.000 F |
TOTAL |
65.000
F |
FAMILLE
A : mère seule avec deux enfants; revenu de 490.000 F issu d’un travail à
temps partiel Cette
famille a donc dépensé 47.000 F de plus que le plafond de 18.000 F (voir
tableau). La famille récupérera 47.000 F au début de 2002.
En 2002, dés
que le plafond
de 18.000 F
aura été atteint, les coûts qui viendront en surplus seront rapidement
remboursés
à
condition naturellement qu’ils concernent le même type de soins.
FAMILLE
B : homme et femme avec enfants; revenu annuel de 750.000 F
Pour cette famille, les coûts de médecins et de
médicaments ont été comptabilisés ensemble, donc 30.000 F. C’est 4.000 F
de plus que le plafond de 26.000 F qui a été instauré pour eux. Ces 4.000
F seront déduits des impôts à payer pour les revenus de 2001. Le
règlement de la somme aura donc lieu en 2003.
À partir
de 2002, le Maximum à facturer ira beaucoup plus loin pour cette famille.
Les frais d’hospitalisation seront également pris en compte. La famille
recevra donc 39.000 F et ce, dans le courant de l’année 2002
même.
FAMILLE
C : homme et femme avec enfants; revenus de 1.000.000 F
En 2001, seuls les frais de médecins et de
médicaments sont pris en compte : avec 30.000 F la famille reste en
dessous de son plafond de 40.000 F. Elle ne reçoit donc aucun
remboursement. En 2002, les frais d’hôpitaux seront pris en compte; la
différence de 25.000 F sera donc remboursée. Le remboursement aura lieu
deux ans plus tard via le règlement des impôts. La règle est différente
lorsque les coûts sont générés pour un des enfants (jusqu’à 15 ans). Là,
une protection particulière sera d’application : la différence entre
65.000 F et 26.000 F sera remboursée, soit 39.000 F et ce, dés
2002.
Herman Deleeck: «Je trouve que c’est une
décision révolutionnaire qui est sous-estimée.» (Le Standaard
du 4 mai 2001)
Louis Tobback: «Le Maximum à facturer de Frank Vandenbroucke est
révolutionnaire.» (Le Nieuwsblad du 13 juin 2001)
ñ
SECURITE TARIFAIRE
Finis
les suppléments d'honoraires imprévus
En décembre 2000, les médecins et les
mutualités ont conclu un accord sur les suppléments que les médecins
peuvent demander dans les hôpitaux. Le principe de cet accord est que les
patients doivent être informés avec précision, avant leur hospitalisation,
des suppléments qui leur seront facturés. En cas d'hospitalisation dans
une chambre commune, les patients recevront en outre une sécurité
tarifaire. L'accord, qui a été ancré dans une loi, fait une
distinction entre les médecins ayant souscrit à l'accord, appelés médecins
conventionnés, et les médecins non conventionnés, qui représentent quelque
15 pour cent du corps médical. Le nouveau régime interdit aux médecins
d'attester des suppléments d'honoraires dans une chambre commune, y
compris en cas d'hospitalisation de jour. Les médecins non conventionnés
ne peuvent plus non plus demander de suppléments aux personnes ayant de
faibles revenus. Tous les hôpitaux doivent, en toute circonstance,
garantir aux patients la possibilité de compter sur des soins à des tarifs
conventionnés. Le Nieuwsblad a qualifié dans un commentaire cet accord
comme "profitant au patient" et comme "reflétant l'influence et la vision
du ministre des Affaires sociales Frank
Vandenbroucke".
ñ
CANCER DU SEIN
Un dépistage
précoce peut épargner beaucoup de
souffrances En 2001,
l'examen de masse du cancer du sein a démarré en Belgique. Toutes les
femmes âgées entre 50 et 69 ans sont appelées à un dépistage gratuit. Cet
examen se renouvellera tous les deux ans. Il permettra d'épargner des
souffrances, car le cancer du sein est une des principales causes de
mortalité chez les femmes. D'après le Registre national du Cancer, le
cancer du sein tue annuellement 2.500 femmes belges en moyenne.
Méthode du dépistage
Toutes les femmes âgées de 50 à 69 ans se voient adresser une
lettre les invitant à un examen du sein au centre radiologique le plus
proche. Il ne faut pas de prescription du médecin généraliste ou d'un
spécialiste. L'invitation suffit. Des radios du sein seront prises. Ces
radios seront examinées par deux radiologues, indépendants l'un de
l'autre, afin d'être certain du diagnostic. L'examen du sein sera
intégralement remboursé par l'assurance maladie.
Réglementation Le
25 octobre 2000, les autorités fédérales et régionales ont signé un accord
de protocole. Cet accord fixe les termes de la collaboration entre
ces deux parties en matière d'examen du cancer du sein.
Le
15/03/01, le gouvernement flamand a publié un décret qui réglemente la
reconnaissance des unités et des centres de
dépistage.
Calendrier L'accord est
valable 3 ans.
Budget L'examen
est gratuit. Il est prévu € 11,9
millions pour l'examen à partir de 2002.
Les meilleurs soins sont
garantis Le traitement
du cancer du sein sera lui aussi réalisé différemment à partir de fin 2001
(voir plus loin : Patients cancéreux).
Une série d'interventions ont été
instaurées ou adaptées pour les femmes qui ont subi une intervention à la
poitrine. Dans la plupart des cas, le remboursement sera désormais
intégral. Ainsi, l'INAMI remboursera près de 6.900 F pour une prothèse
mammaire. Un supplément sera possible si la femme opte pour une prothèse
mammaire adhésive ou une prothèse multicouche. En même temps,
des interventions fofaitaires ont été élaborées pour les appareillages
tels que les bandes adhésives. Et enfin, la gaine de bras pour
lymphoedème après une opération du sein est à présent remboursée. La
réglementation précédente datait d'il y a 20 ans et n'était jamais
appliquée. L'intervention du patient était considérable et les
prothèses mammaires après une amputation partielle n'étaient pas
remboursée. Un système est également mis au point afin de mieux
rembourser les perruques en cas de perte de cheveux suite à une thérapie
anticancéreuse.
ñ
DOSSIER MEDICAL
Extension aux personnes de plus de 50 ans
Pour encourager
les patients à se rendre le plus possible chez le même médecin généraliste
et prévenir ainsi des examens inutiles ou des traitements contraires, le
médecin est encouragé à constituer un dossier médical global (DMG).
Auparavant, les plus de 60 ans payaient
moins de tickets modérateurs s'ils s'étaient fait constituer un dossier.
Depuis le 1er juin 2000, la diminution des tickets modérateurs
s'applique aussi aux malades chroniques et aux visites à domicile pour les
personnes de plus de 75 ans et les malades chroniques.
De quoi s'agit-il ?
Le dossier
médical est tenu par le médecin généraliste et contient entre autres les
données suivantes: anamnèse, vaccinations, allergies, tests effectués,
rapports des spécialistes et des hospitalisations.
Comment
procède-t-on ? Le médecin généraliste ouvre un dossier
médical à la demande du patient et atteste 513
F à cet effet. Ce montant est intégralement remboursé par la
mutualité. Le patient doit refaire sa demande chaque
année.
Réglementation L'AR
a été publié
au Moniteur du 07/06/00
(deuxième édition).
Calendrier À
partir du 1er mai 2001, toutes les personnes âgées de plus de
50 ans qui se font ouvrir un dossier reçoivent l'intervention, et à partir
du 1er mai 2002, cette mesure s'appliquera à tous les
patients.
Budget 100 millions de francs
en 2000. 325 millions de
francs à partir de 2001.
ñ
SOINS PALLIATIFS
Le droit à une mort digne enfin reconnu
Diverses mesures
ont été prises afin d'améliorer l'accompagnement des mourants et la
dispensation de soins palliatifs. Le droit de mourir dans la dignité,
de préférence à l'endroit souhaité par le patient, à domicile ou à
l'hôpital, y est formellement mentionné. La volonté de mourir à domicile
n'est plus sanctionnée financièrement.
-
Les soins à domicile doivent permettre au praticien de l'art
infirmier de consacrer beaucoup de temps au mourant et de le visiter
plusieurs fois par jour. Dès lors, vers la mi-2001, une intervention
supplémentaire est prévue pour les soins. Budget:
€ 12,39 millions
sur une base annuelle. Calendrier: été
2001. Voir aussi le communiqué de
presse du 1er octobre 2001
-
Le patient palliatif soigné à domicile ne devra plus, à partir de
2002, payer de tickets modérateurs pour les visites et les consultations
du médecin généraliste. Réglementation: l'AR qui réglemente la
matière est paru au Moniteur du 29 septembre
2001. Budget: il a été prévu un budget de € 2,48 millions
sur une base annuelle.
Voir aussi le communiqué de
presse du 1er octobre 2001.
-
Depuis le 1er janvier 2000, il existe un forfait de
soins palliatifs à domicile de 19.500 F par mois, pendant deux mois
maximum. Ce forfait doit couvrir le coût des tickets modérateurs pour les
médicaments, le matériel, le garde-malade, etc. La mutualité assure les
arrangements pratiques et le paiement. Réglementation: Les
AR en la matière sont parus au Moniteur du 30 décembre
1999 (pour les travailleurs salariés) et au Moniteur du 6 mai 2000
(pour les travailleurs indépendants).
Budget: Pour cette intervention, l'INAMI a prévu pour 2001
un budget de 395 millions de francs.
Autres
mesures
-
Maisons de repos et de soins Il est prévu 500
millions F pour améliorer les soins palliatifs dans ces établissements par
la formation du personnel. Cette mesure vaut pour toutes les MRS et
les MRPA et a démarré en été 2001. Calendrier:
La formation a débuté en été 2001.
Budget: € 12,39
millions ont été débloqués.
-
Hôpitaux
Les hôpitaux ont également reçu des
moyens supplémentaires. Chaque hôpital a/reçoit une "équipe mobile"
renforcée – constituée d'un médecin, d'un infirmier et d'un psychologue –
qui n'est pas attachée à un service particulier. Ainsi, on évite aussi les
"déménagements forcés" de patients vers un service palliatif.
Calendrier: 1er janvier 2001. Budget: € 90,48
millions sur une base annuelle.
-
Centres de jour
Des expériences avec les centres de jour sont en cours où
les patients peuvent être accueillis quelques jours par semaine.
Ainsi, mourir à domicile devient supportable pour l'entourage du
patient. Les 3 prochaines années, trois établissements peuvent
compter sur une aide financière pour la dispensation de soins palliatifs
de jour. Les trois centres de jour sont les premiers des 11
candidats avec qui un accord est conclu. Il s'agit du Centre de jour
de l'H.G. Sint-Augustinus (Wilrijk), du Centre de jour "Het Heidehuis"
(Bruges) et du Centre de jour de la Clinique générale Saint Jean
(Bruxelles). Calendrier: Le Comité de l'Assurance de l'INAMI a
approuvé ces premiers projets milotes le lundi 14 janvier 2002. A la
mi-2004, l'expérience sera évaluée et il sera décidé si la formule peut
être généralisée à partir de 2005 et sous quelles
conditions. Budget: Chaque année, environ, € 93.000, 120.000 et
101.000 sont débloqués pour les trois centres de jour.
- Equipes
palliatives multidisciplinaires Depuis mai 2000, ces équipes ont
des possiblités financières supplémentaires pour réaliser leur mission, de
sorte qu'ils puissent assister et soutenir davantage de patients et leurs
dispensateurs de soins. Leur mission consiste à soutenir les
dispensateurs de soins de la première ligne qui soignent des patients
palliatifs tels que le médecin généraliste, le soignant à domicile et/ou
la famille. Budget: € 6,82 millions
- Accords de
collaboration Les accords de collaboration qui organisent et
coordonnent les soins palliatifs au sein de chaque région sont davantage
développés grâce à l'intégration d'un psychologue. Budget: €
1,36 millions sur une base annuelle
- Services
Sp Les services Sp représentent 360 lits en Belgique pour les
patients palliatifs à l'hôpital ou en-dehors. Ils sont destinés à
des patients en phase terminale qui ne peuvent pas aller ailleurs (maisons
de repos, autres lits d'hôpitaux, à domicile). Les soins et
l'accompagnement médical dans les services spéciaux Sp pour les patients
palliatifs sont améliorés grâce à du personnel
supplémentaire. Budget: € 10,29 millions sur une base
annuelle.
ñ
MEDICAMENTS
1. Réforme de la
politique des médicaments
Quel
est le problème ? -
Nous utilisons tous trop de
médicaments. -
Nous utilisons des médicaments onéreux, même lorsqu'il
existe des
alternatives économiques.
-
Les pouvoirs publics ont besoin de trop de temps pour décider
du
remboursement de nouveaux médicaments.
Comment
résoudre le problème ?
- Non pas en
rendant chaque médicament meilleur marché, mais en protégeant mieux,
au moyen du Maximum à facturer, les personnes qui ont besoin de
beaucoup de médicaments. -
En ne gaspillant de l'argent en vieux médicaments onéreux,
lorsqu'il existe des alternatives économiques d'aussi bonne qualité.
- En revoyant fondamentalement les
procédures de remboursement.
En 2001, une réforme fondamentale de la
politique des médicaments a été lancée : les décisions concernant le
remboursement de nouveaux médicaments seront prises plus rapidement, et
l'industrie pharmaceutique partage elle aussi la responsabilité du respect
de l'objectif budgétaire.
Décider plus rapidement du
remboursement de nouveaux médicaments Les nouveaux
médicaments entreront plus rapidement en compte pour le remboursement.
Actuellement, l'agrément de nouveaux médicaments et le règlement du
remboursement prennent environ un an et demi. À partir du 1er
janvier de l'année prochaine, tous les dossiers de remboursement devront
être examinés dans les 180 jours. Nous pourrons donc disposer plus
rapidement des médicaments les plus récents.
Budgets sains
Le secteur pharmaceutique a conclu un accord qui
doit permettre de maîtriser les dépenses. Si le budget établi pour le
remboursement des médicaments est dépassé, les firmes pharmaceutiques
devront désormais rembourser 65% du montant du dépassement.
2. Remplacer les médicaments onéreux par des médicaments bon
marché
Campagne sur les médicaments génériques
Fin mai 2001, une campagne a été
lancée afin d'encourager l'utilisation de plus de médicaments génériques.
Les génériques sont des médicaments d'aussi bonne qualité que les produits
d'origine mais beaucoup moins chers. Pourtant, les médecins ont, dans 98%
des cas, encore prescrit les médicaments d'origine, plus chers. La
campagne veut mettre fin à ces vieilles pratiques.
Les médecins ont reçu une brochure
énumérant les médicaments génériques dont les pouvoirs publics
garantissent qu'ils sont d'aussi bonne qualité que les médicaments
d'origine. Une vaste campagne d'information a également été lancée à
l'intention du grand public au moyen de brochures et d'annonces radio- et
télédiffusées. Les brochures sont disponibles dans les bureaux de
poste.
Médicaments de marque plus chers
pour le patient À partir du 1er juin 2001,
les médicaments d'origine pour lesquels il existe une alternative
générique seront remboursés 16% en moins par l'assurance maladie. Les
patients ne passant pas aux médicaments génériques ou continuant, pour
l'une ou l'autre raison, d'utiliser le produit d'origine, paieront donc
davantage de leur propre poche. Le but poursuivi n'est bien sûr pas de
pénaliser financièrement le patient, mais bien d'inciter la population
(sur la recommandation des médecins) d'adopter massivement les génériques
qui, tout en étant meilleur marché, sont d'aussi bonne qualité. L'argent
ainsi économisé grâce à cette mesure est estimé à 1,8 milliard F et
servira à rembourser plus rapidement de nouveaux médicaments de qualité.
Dans certains cas, les firmes
pharmaceutiques ont abaissé le prix de leurs médicaments de marque afin de
pouvoir faire concurrence aux génériques. Le prix de 52 produits a déjà
diminué. Sous la pression de la concurrence, et sur l'initiative des
firmes même, il y a donc une baisse du prix de vieux produits, nonobstant
les difficultés rencontrées par le passé. Il va de soi que cette baisse
profite au budget et permet en conséquence de mieux rembourser de nouveaux
médicaments.
Malgré les avertissements de
l'association pharmaceutique et d'autres groupes, le système fonctionne et
le chaos annoncé ne s'est pas produit. La liste des
médicaments en question se trouve sur http://www.cbip.be/.
3. Nous prenons
trop d'antibiotiques
«Les antibiotiques : à utiliser moins
souvent et mieux», tel est le slogan d'une campagne à grande échelle
entamée fin de l'année passée. La campagne a pour but d'attirer
l'attention sur le fait que nous consommons trop souvent des antibiotiques
même lorsqu'ils sont inutiles et que ce faisant, nous réduisons leur
efficacité.
Le danger de la résistance
Les antibiotiques sont des médicaments
contre les infections bactériennes. Cependant, si nous abusons des
antibiotiques, les bactéries s'adaptent et deviennent "résistantes". À
terme, nous pourrions donc de nouveau succomber à des infections telles la
pneumonie, la méningite, la septicémie, la fièvre typhoïde. Par ailleurs,
de très nombreux autres traitements, modernes pour lesquels les
antibiotiques sont indispensables seraient compromis (p.ex. interventions
cardiaques, prothèses de la hanche, transplantations d'organes, traitement
intensif de la leucémie et des tumeurs solides).
Surconsommation
Tous les Belges confondus consomment
annuellement pour 13 milliards F d'antibiotiques. Dès lors, les
antibiotiques sont source de nombreux malentendus. Ils ne sont pas la
panacée contre une série d'infections puisque, dans de nombreux cas, nous
guérissons spontanément de la bronchite, l'angine ou la diarrhée. En
conséquence, les antibiotiques ne nous délivrent pas plus rapidement d'un
rhume ou d'une grippe, car ces maladies sont provoquées par des virus, et
les antibiotiques n'y peuvent rien contre. Les antibiotiques n'ont pas non
plus d'effet sur la fièvre.
Au total, 600.000 brochures ont été
diffusées pour encourager les médecins et la population à n'utiliser les
antibiotiques que lorsqu'ils sont vraiment nécessaires. Le message
essentiel de la brochure est : «Sauvez les antibiotiques, car ils peuvent
vous sauver la vie.» Les premiers chiffres montrent que la campagne porte
ses fruits.
4. Protection : le droit
aux médicaments
Trop souvent par le passé, il est
arrivé que les patients apprennent chez le pharmacien qu'un médicament
n'est plus disponible. Grâce à la nouvelle loi, ce n'est plus
possible. La loi est publiée dans le Moniteur
du 1er septembre 2001.
Si des firmes souhaitent retirer un
médicament du marché ou de l'assurance maladie, elles devront désormais en
faire la demande 6 mois à l'avance. Les firmes qui ne respectent pas les
règles à ce sujet s'exposeront à de lourdes amendes, qui peuvent se monter
jusqu'à 100% du chiffre d'affaires.
ñ
MALADES CHRONIQUES
1. Renouveau en matière de soins
2. Syndrome de fatigue chronique: centres de
référence 3. Endoprothèses aortiques 4. Épilepsie : stimulateur du nerf vague 5. Maladie de Parkinson : neurostimulateurs 6. Soins psychiatriques : accessibles financièrement pour
les personnes à charge 7. Maladies rares : remboursement accéléré 8. Forfait de soins et forfait pour
incontinence
1.
Renouveau
en matière de soins
Les malades chroniques ont un
double problème :
-
leurs frais s'accumulent très vite. Pour les frais de soins
médicaux strictement nécessaires, le Maximum à facturer offre une
solution;
-
les soins ne sont pas adaptés. Il faut assurer la continuité entre
les diverses formes de soins et ce, pendant toute la durée de la maladie.
Dans le traitement, il faut être très attentif à prévenir des
complications futures et à constamment tenir compte de ce qui s'est déjà
passé. Par exemple, en ce moment, trop peu d'attention est consacrée aux
soins des pieds des diabétiques. Par conséquent, chaque année, 700 à 800
amputations sont pratiquées, qui auraient pu être évitées.
Les principes présidant à des soins de
qualité pour les malades chroniques sont :
1. mieux
vaut prévenir que guérir, donc la prévention est cruciale;
2.
collaborer est plus efficace, donc il est fait appel à des équipes
constituées à la fois de médecins généralistes et de spécialistes;
3. les
soins adaptés renforcent la qualité, donc il est offert des soins de santé
de haute qualité (pas de prêt-à-dispenser mais du sur mesure pour les
malades chroniques);
4. les
soins (sur mesure) doivent être accessibles à tous.
Ces
principes constituent le fondement des projets de renouveau en
matière de soins. Les deux premiers projets – douleur chronique et
diabète – démarrent cette année encore. En 2002, quatre autres
projets suivront, à savoir pour l'autisme, l'incontinence,
l'asthme/la bronchite chronique et l'apoplexie. |
Installation du Conseil
scientifique des malades chroniques Ce Conseil a été créé par
l'INAMI sous le nom officiel de "Comité consultatif en matière de
dispensation de soins pour des maladies chroniques et pour des pathologies
spécifiques". Le premier rapport, relatif aux critères de sélection
des projets innovants du traitement des malades chroniques est
terminé. Celui-ci permettra, à partir de 2001, de lancer des projets
pour de meilleurs "soins sur mesure".
Douleur chronique : 20 nouveaux centres
antidouleur
Il
est prévu 144 millions pour la création d'une vingtaine de centres
antidouleur spécialisés dans tout le pays. Les nouveaux centres
antidouleur traiteront des personnes présentant des douleurs chroniques.
Le but est de mieux prendre compte des plaintes de douleur des patients et
de prévenir au mieux que ces plaintes n'évoluent en un syndrome douloureux
chronique. Les centres emploieront des spécialistes de toutes les
disciplines concernées. Des réseaux seront constitués de médecins
généralistes, de pharmaciens, de spécialistes et d'hôpitaux. Ces centres
fonctionneront à partir de fin septembre 2001.
Calendrier: Ces centres seront opérationnels dès fin
septembre 2001. Pour plus d'informations: voir le communiqué de presse
du 24 mars 2001.
La nouvelle approche :
-
permettra aux médecins et autres prestataires de suivre des cours
sur les nouvelles méthodes;
-
veillera autant que possible à maintenir les patients
douloureux chroniques intégrés dans la société, p.ex. en leur donnant
les moyens de continuer à travailler;
-
et imposera toujours un deuxième avis médical avant qu'il
soit décidé d'opérer.
Carte de
diabétique pour des soins gratuits
Les diabétiques ont souvent des ennuis de santé tels que des plaies
au pied, un dysfonctionnement rénal ou des troubles oculaires. Le
plus souvent, ces problèmes sont la conséquence de soins insuffisants
ou d'un dépistage tardif de la maladie. Si des soins appropriés tardent,
ces problèmes peuvent s'aggraver fortement. Par exemple, des plaies
au pied peuvent entraîner une amputation du pied ou de la jambe. Par
an, 1.200 à 1.600 amputations sont pratiquées sur les diabétiques
en Belgique. Celles-ci pourraient être évitées pour moitié.
Pour cette
raison, les diabétiques recevront une carte leur donnant accès à un
programme de soins. Dans le cadre de ce dernier, le patient se rend chez
le médecin généraliste qui vérifie à quel groupe à risque appartient le
patient. Au besoin, il le renvoie chez un podologue. Les patients
appartenant à la catégorie courant le plus de risques sont renvoyés vers
une clinique du pied. Ces consultations seront remboursées par l'assurance
maladie, provisoirement 2 fois par an au maximum.
Calendrier: Les consultations chez un diététicien
seront remboursées une fois par an. A partir de fin 2001,
les personnes diabétiques recevront
pour la première fois un remboursement pour les consultations chez un
podologue et chez un diététicien.
Budget: Les cliniques du
pied multidisciplinaires reçoivent les moyens nécessaires et au total, 180
millions de francs sont libérés pour améliorer le traitement du
diabète.
Pour plus d'informations: voir le communiqué de presse
du 10 mars 2001.
Retour vers liste Malades
Chroniques
2. Syndrome de fatigue
chronique: centres de référence
En collaboration avec
les universités et dans toute la Belgique, une série de centres de
référence seront ouverts à l'intention des personnes souffrant du syndrome
de fatigue chronique (SFC).
Équipes de spécialistes
Les
centres de référence emploieront des équipes de spécialistes, qui auront
trois tâches importantes : -
évaluer les problèmes du
patient à la lumière des connaissances scientifiques les plus
récentes; -
soutenir les prestataires
tels que les médecins généralistes et les infirmiers s'occupant de
patients atteints du SFC; -
enrichir les connaissances
médicales et l'expérience sur le SFC.
Plus de clarté sur le SFC
Une autre initiative relative au SFC était la création d'un
groupe de travail spécial auprès du Conseil supérieur d'Hygiène. Ce groupe
de travail a reçu pour tâche la plus importante d'accroître l'évidence
médicale et d'obtenir un consensus sur le SFC. Les centres de référence
travailleront sur la base du rapport de ce groupe de travail.
Possibilité
de travailler (à temps partiel)
Enfin, il est également élaboré un système qui donnera aux patients
recevant une indemnité de maladie plus de possibilités de travailler
(voir plus loin, allocations / indemnités).
Pour certains patients atteints du SFC, le travail est médicalement
indiqué.
Calendrier Le premier centre a ouvert ses portes à Louvain le 1er avril
2002. Dans le courant de l'année 2002, d'autres centres verront
également le jour à Anvers, Gand et Bruxelles.
Budget €
1,49 millions
Retour vers liste Malades
Chroniques
3. Endoprothèses
aortiques
Depuis le 1er mai
2001, les endoprothèses aortiques sont remboursées dans certains cas. Les
endoprothèses aortiques permettent de traiter les élargissements dangereux
de l'aorte (anévrysmes de l'aorte) sans opérations lourdes.
Pas
d'opération lourde Normalement, les patients souffrant
d'un élargissement de l'aorte doivent subir une opération lourde. Au cours
de celle-ci, la poitrine ou l'abdomen sont ouverts et un vaisseau
artificiel est suturé dans l'aorte. Pour certains patients (p.ex. les
personnes âgées), cette opération est toutefois risquée, et la technique
des endoprothèses aortiques offre une solution. La prothèse est glissée
par l'aine jusqu'à l'élargissement. Facilement supportable par le patient,
cette technique peut se pratiquer sous anesthésie locale. Les
endoprothèses aortiques représentent une solution de rechange aux
opérations lourdes : ne pas traiter un anévrysme croissant entraîne
inexorablement la mort.
Critères stricts
Cette technique requiert de la prudence et beaucoup
d'expérience. Aussi n'est-elle remboursée qu'à des conditions strictes :
il doit s'agir entre autres de patients pour qui une opération lourde est
trop risquée; l'intervention doit être réalisée par une équipe
spécialisée, et le patient doit être suivi étroitement pendant les 5
années après l'opération.
Retour vers liste Malades
Chroniques
4. Épilepsie :
stimulateur du nerf vague
Les épileptiques traités
par stimulation du nerf vague (SNV) sont remboursés par l'INAMI. La
thérapie de SNV s'applique aux personnes qui ne peuvent pas ou guère être
aidées par les médicaments et/ou une intervention chirurgicale. Le
stimulateur du nerf vague est une sorte de pacemaker qui est implanté sous
la peau au niveau de la clavicule gauche et qui envoie toutes les 5
minutes des impulsions au cerveau.
Le traitement coûte 300.000 F et devait
auparavant être intégralement remboursé par le patient. Après estimation,
sur une base annuelle, une centaine de patients entrent en ligne de compte
pour un tel traitement.
Retour vers liste Malades
Chroniques
5. Maladie de Parkinson :
neurostimulateurs
Les mouvements involontaires
sont un des symptômes de la maladie de Parkinson. Pour certains patients,
seule une stimulation électrique directe du cerveau aide à réduire ce
symptôme très gênant. C'est possible à l'aide d'un neurostimulateur. Étant
donné qu'il s'agit d'une approche très évoluée techniquement mais aussi
très chère, il importe de bien sélectionner les patients à qui la
technique peut s'appliquer. Pour cette raison, toute intervention est
évaluée et suivie en association entre chirurgiens du cerveau et médecins
des mutualités. En 2000, le nombre d'appareils pouvant être implantés est
passé de 80 à 190. Depuis le 1er juin 2001, la technique peut
également s'appliquer au traitement des mouvements involontaires pour
certaines autres affections, comme la sclérose en plaques (SEP).
Retour vers liste Malades
Chroniques
6. Soins psychiatriques : accessibles financièrement pour les
personnes à charge
L'hospitalisation dans un
établissement psychiatrique deviendra, cette année encore, financièrement
plus accessible pour les malades qui ont des personnes à charge (autrement
dit, qui s'occupent d'autres personnes) ou qui sont eux-mêmes personnes à
charge. Ils devront payer 308 F de moins par jour pendant les périodes
d'hospitalisation coûteuses (soit pendant les 9 derniers mois de la
1ère année et à partir de la 6e année). Le ticket
modérateur, qui se monte à 478 F par jour, est ramené à 170 F par
jour.
Pour 365 jours d'hospitalisation par
exemple, le coût supporté par le patient est ainsi ramené de 176.470 F à
62.050 F. De cette manière, la situation financière, souvent critique, des
patients psychiatriques qui doivent entretenir une famille est
allégée.
Maison de soins
psychiatriques
L'intervention financière des malades
qui ont des personnes à charge ou qui sont eux-mêmes à charge et qui
séjournent dans une maison de soins psychiatriques (MSP) est trop faible.
Les MSP sont destinées aux patients chroniques comme solution de rechange
à un séjour en hôpital psychiatrique. L'intervention de l'État est de 400
F maximum par jour; par conséquent, le résident d'une MSP doit payer
lui-même au moins 712 F par jour ou 21.360 F par mois. Dès lors,
l'intervention à été majorée à 500 F pour ces patients. Pour les autres,
l'intervention est, par jour, de 300 F en cas de régime préférentiel ou de
150 F. Chaque résident pourra disposer d'au moins 6.000 F d'argent de
poche. À cela s'ajoute une procédure individuelle, le CPAS pouvant
intervenir en cas de difficultés financières.
Il est également prévu de l'argent pour
développer et soutenir les centres d'activités de jour en faveur
des patients psychiatriques.
Retour vers liste Malades
Chroniques
7. Maladies rares : remboursement
accéléré
Chacun se souvient des
images poignantes du petit garçon qui souffre d'une maladie dermatologique
rare (épidermolyse bulleuse). Le coût des soins était astronomique mais
n'a pu être remboursé que tardivement, précisément parce qu'il s'agissait
d'une maladie rare.
Calendrier
Pour cette raison, les
patients atteints de maladies rares peuvent, depuis le 1er mars
2001, compter sur un remboursement bien plus rapide et souple par la
mutualité. Le délai d'attente de plus d'un an a été réduit parfois à 2 ou
3 mois, voire, dans certains cas, à une période plus brève
encore.
La mesure porte sur les remboursements
effectués via le Fonds spécial de Solidarité (FSS) qui intervient dans les
frais médicaux non remboursables par l'assurance soins de santé ordinaire.
En effet, l'assurance classique n'accorde pas de remboursement dans
certains cas, par exemple lorsqu'il s'agit d'affections peu fréquentes
requérant des traitements très spécifiques. Le patient peut alors faire
appel au FSS.
Budget
En 2001, le budget du FSS a
été augmenté de 50 millions. En 2002, 50 autres millions viendront s'y
ajouter, ce qui portera le budget total pour cette année-là à 325
millions. Le fonds intervient à la fois pour les travailleurs salariés et
les travailleurs indépendants.
Retour vers liste Malades
Chroniques
8. Forfait de soins et
forfait pour incontinence
Forfait de soins Les malades
chroniques ont droit à un forfait de soins, soit un montant fixe de 10.000
F par an qui aide à supporter les frais non couverts par l'assurance
maladie. En 2000, les critères à remplir pour obtenir ce forfait ont été
assouplis. Ainsi, il sera désormais tenu compte également des
hospitalisations de longue durée. Cet assouplissement a augmenté
de 45.000 personnes le nombre de malades chroniques ayant droit au
forfait.
Budget: 508 millions de francs
Forfait pour incontinence
Les patients gravement incontinents
ont vu en 2000 leur forfait augmenter de 10.000 à 15.000 F. Cette
augmentation concerne 30.000 malades chroniques.
Budget:
133,5 millions de francs
Retour vers liste Malades
Chroniques
ñ
PATIENTS CANCEREUX
Réforme des soins
contre le cancer La réforme des soins contre le
cancer est presque achevée. Fin 2001, les cancéreux ne seront plus envoyés
chez un seul médecin mais, par l'intermédiaire de leur propre médecin, ils
pourront faire appel à une équipe médicale constituée de différents
spécialistes. La guidance psychologique, l'aide sociale et les soins
palliatifs (accompagnement de mourants) seront également proposés. Le but
est de donner aux patients présentant une affection maligne le traitement
le plus approprié, dans les meilleures conditions.
Programmes
de soins Les nouveaux programmes de soins contre le
cancer doivent répondre aux critères suivants :
-
il faut un comité oncologique multidisciplinaire qui organise tout
– la concertation multidisciplinaire sur
le traitement, l'enregistrement systématique du cancer, la politique
de la qualité, le renvoi des tumeurs rares et complexes et le soutien
psychosocial;
-
différents spécialistes doivent délibérer ensemble du traitement
à donner au patient : il s'agit de la consultation
oncologique multidisciplinaire;
-
les praticiens de l'art infirmier doivent avoir suivi une formation
en soins contre le cancer;
-
il faut un service hospitalier distinct pour les soins contre
le cancer; -
le recours à la chimiothérapie et à d'autres thérapies doit
répondre à des normes de qualité. Budget:
Il est prévu 200 millions en 2001 pour le développement de ces
programmes de soins.
Radiothérapie Afin que
tous aient accès à une radiothérapie moderne (irradiation), 600 millions
ont été dégagés. La radiothérapie reste un traitement important contre le
cancer : jusqu'à 30% de toutes les guérisons sont obtenues par
irradiation. Ces dernières années, différentes techniques ont encore été
développées ou affinées, qui lèsent le moins possible les tissus normaux.
La radiothérapie est également un moyen efficace pour lutter contre la
douleur en cas de traitement palliatif.
Scanners
PET
Les scanners PET sont principalement utilisés pour diagnostiquer
certains cancers. Le 12 août 2000, deux AR fixant les normes
auxquelles un service de médecine nucléaire doit répondre pour pouvoir
mettre en place un scanner PET ainsi que le nombre maximum de scanners
PET qui peut être opérationnel dans notre pays. Une réglementation
était nécessaire parce qu'il s'agit encore d'une procédure en partie
expérimentale, que le nombre d'indications est limité et qu'il y avait
un danger d'arriver à des excès macro-économiques importants.
L'attribution tient compte de l'accessibilité géographique.
Les AR ont été publiés au Moniteur du 29/08/00.
ñ
SOINS AUX PERSONNES
AGEES
1. Un appel à un
débat sur les soins aux personnes âgées
Le 30 mai 2001, lors d'une Conférence
interministérielle (CIM), un accord a été obtenu avec tous les ministres
régionaux intéressés afin d'entamer à très bref délai un large débat sur
la politique des personnes âgées. Ces ministres se sont ainsi ralliés à un
appel lancé le 16 février par Frank Vandenbroucke.
Les
participants à la CIM ont marqué leur accord sur l'importance d'assurer au
maximum aux personnes âgées le droit de profiter de leurs capacités.
Les principes fondamentaux
retenus sont le maintien de l'autonomie et du droit à l'autodétermination
de la personne âgée le plus longtemps possible, quel que soit le lieu de
séjour. Faire vivre les personnes âgées à domicile le plus longtemps
possible et donc fournir des formes de logement nouvelles et adaptées et
un accès maximum aux soins en sont les conséquences logiques.
Le débat sera mené au sein d'un groupe
de travail de la CIM. Le groupe de travail veut s'accorder cette année
encore sur des propositions concrètes.
2. Mesures concrètes en matière de soins aux personnes
âgées
Centres de soins de jour
Les centres de soins de jour sont ouverts à toutes les personnes
âgées. Cependant, depuis le 1er janvier, il est également prévu
un financement pour les patients qui sont plus dépendants. Il s'agit d'un
forfait de 874 F par jour et par personne âgée ayant besoin de soins. En
conséquence, beaucoup de personnes âgées éprouvant des problèmes de santé
peuvent rester encore à domicile et ne doivent pas aller directement dans
une maison de repos.
Maisons de repos et maisons de repos et
de soins Dans les maisons de repos et les
MRS, 5.000 lits sont convertis annuellement pour les personnes âgées
lourdement dépendantes. Ces lits reçoivent l'attention d'un personnel plus
nombreux.
Réforme des
soins à domicile Il existe un besoin croissant de soins
à domicile. Le vieillissement entraîne une augmentation du nombre de
personnes âgées qui ont besoin d'aide pour prendre soin d'elles-mêmes. Les
personnes sortent aussi plus rapidement de l'hôpital et reçoivent une
postcure à domicile. L'art infirmier occupe une place de plus en plus
importante dans le soutien au séjour à domicile. La rémunération des soins
à domicile n'est plus adaptée à ce qu'on attend de ceux-ci. Ainsi, il est
trop peu tenu compte de ce que les praticiens de l'art infirmier doivent
être disponibles jour et nuit et que certaines tâches ne peuvent plus être
effectuées qu'en équipe. La rémunération accroît aussi indirectement la
dépendance du patient – car celle-ci est récompensée – alors que les
efforts pour lui garder le plus longtemps possible son autonomie ne sont
pas récompensés. Pour cette raison, Frank Vandenbroucke œuvre à une
réforme approfondie de la rémunération des soins à
domicile.
ñ
TRAITEMENT DE
DONNEES
Banques de données médicales
Les pouvoirs publics ont développé deux
banques de données médicales.
Les données RCM/RFM doivent permettre
d'avoir, par maladie, un aperçu de la consommation de médicaments, du
nombre de traitements, du nombre de journées d'hospitalisation, etc.
Pour la première fois dans l'histoire,
une banque de données donnera accès à des renseignements médicaux et
financiers sur toutes les opérations hospitalières. De cette manière, il
est possible de vérifier si la méthode de travail répond à ce qui peut
être considéré scientifiquement comme les meilleures pratiques. Il est
également possible d'examiner s'il n'est pas effectué trop d'opérations
inutiles.
Une autre banque de données est
Pharmanet, dans laquelle sont stockées, via la pharmacie, toutes les
données concernant les prescriptions de médicaments remboursables. Chaque
médecin reçoit un aperçu de son comportement prescripteur.
Le but ultime de ces banques de données
est l'amélioration de la qualité des soins. Sur la base des données, des
campagnes sont menées et les écarts de traitement entre hôpitaux et entre
médecins peuvent être comparés.
Carte SIS
Le 20 décembre 1999, un AM qui rend
obligatoire l'utilisation de la carte SIS pour tous les assurés sociaux à
partir du 1er janvier 2000 a été signé. Cette carte SIS épargne
toute une série de formalités administrative à l'assuré social, au
dispensateur de soins et à la mutualité. Ainsi, les organismes
assureurs ne devront plus taper les 100 millions de vignettes (et oui!)
utilisées chaque année et le circuit de facturation qui s'en suit pourra
être facilité et accéléré. Grâce à cette carte, les dispensateurs de
soins peuvent mettre à jour leur dossier de patients automatiquement
et les pharmaciens ont, sur la base des informations dipsonibles sur la
carte, la garantie qu'il seront remboursés par les mutualités. De
plus, les possiblités de fraude diminuent au détriment de
l'assurance-maladie ou des dispensateurs de soins mêmes. Enfin, les
institutions de la sécurité sociale obtiennent un accès électronique aux
informations des autres institutions via le réseau interne géré par la
Banque-carrefour.
Réglementation L'AM a été
publié au Moniteur du
29/12/99.
Calendrier L'introduction de
la carte s'est bien déroulée malgré quelques problèmes d'adaptation les 3
premiers mois. On cherche toujours une solution pour les difficultés
pratiques que rencontrent les assurés sociaux qui séjournent souvent à
tour de rôle dans un hôme et dans leur famille.
ñ
PAS DE MEDECINE DE DEUXIEME
CLASSE
Toute une
série de mesures ont été prises ou sont en préparation pour permettre le
remboursement d'un certain nombre de techniques médicales et de
matériaux. Parallèlement aux mesures générales, elles constituent un
filet supplémentaire pour éviter que les techniques médicales nouvelles
et/ou onéreuses ne soient accessibles qu'aux personnes qui peuvent prendre
une assurance privée. Une médecine à deux vitesses (une bonne
médecine pour les riches et une médecine de deuxième rang pour les gens
ordinaires) doit à tout prix être évitée.
EN
VIGUEUR
-
Neurostimulateur + pompe à morphine Un petit groupe de
malades chroniques reçoivent après implantation d'une pompe à morphine
(anesthésie continue) aussi un neurostimulateur. Calendrier:
À partir de 2001, tous deux peuvent être remboursés avec effet
rétroactif au 1er août 1997 (date de début du remboursement de
la pompe à morphine).
-
Autosondage Près de 1.100 adultes ou enfants
qui ne peuvent uriner spontanément se sondent. Calendrier:
Depuis février 2000, une intervention est accordée dans les frais
d'autosondage.
- Dialyse
Depuis décembre 1999, les patients rénaux qui se dialysent
à domicile tout
en devant se rendre régulièrement dans un centre de contrôle reçoivent une
indemnité de déplacement de 10 F le km.
- Conduit
artériel Depuis fin
1999, le nouveau matériel pour l'occlusion du conduit artériel (vaisseau
sanguin) est remboursé.
-
Psychiatrie En cas d'hospitalisation d'un patient
psychiatrique, le spécialiste effectue un
"contrôle". Calendrier:
Depuis le 1er
juin 2000, le ticket modérateur à payer à cet effet par le patient a été
réduit.
- Fonds spécial de
solidarité Ce fonds, qui réglemente les interventions
pour les maladies rares, peut accorder un remboursement pour des
prestations qui ne sont pas reprises dans les remboursements normaux de
l'assurance-maladie. Les longues procédures de demande sont
racourcies et simplifiées. Calendrier: à partir du 1er mars
2002. Budget: € 8,81 millions en 2002.
en
2001
- Appareils auditifs
Depuis fin 1999,
les appareils auditifs sont mieux remboursés. À la fin de cette année,
une amélioration supplémentaire sera apportée pour les enfants jusqu'à
l'âge de 12 ans. Selon le type d'appareil, l'assurance maladie
interviendra pour un montant de 11.000 à 22.000 F.
-
Kinésithérapie La règle générale pour le
remboursement de la kiné implique qu'après 60 séances (sur une base
annuelle), le ticket modérateur augmente sensiblement, sauf pour certaines
affections lourdes. La liste de ces affections lourdes a été adaptée pour
la dernière fois en 1991. Par exemple, le lymphœdème congénital sera
maintenant ajouté à la liste.
- Soins
dentaires Le remboursement des prothèses dentaires
partielles sera possible à partir de 50 ans (aujourd'hui : 60 ans). Le
groupe cible qui sera remboursé pour un examen buccal et un détartrage
annuels sera élargi de 18 à 23 ans à 18 à 24 ans.
- Eurotransplant
est établi à Leiden (Pays-Bas) et est le centre de coordination
international pour la transplantation des organes. Les personnes en
attente d'une transplantation doivent s'y faire enregistrer. Les frais
d'enregistrement seront bientôt remboursés.
- Le remboursement sera
également amélioré à la fin de cette année pour :
· les
prothèses de la hanche
· les
chaises roulantes: voir communiqué de presse du 8
février 2001
· les
montures et lunettes pour
enfants:
voir communiqué de presse du
24 août 2001
· la
chimiothérapie (remboursement des frais de déplacement)
EN
2002
-
Perruques Le remboursement de perruques en cas de
perte totale de cheveux consécutive à une maladie de peau entrera en
application courant 2002.
-
Médicaments Les tickets modérateurs des
médicaments de catégorie de remboursement B ou C ne peuvent dépasser un
plafond. Par conséquent, le patient ne doit jamais payer plus que le
plafond fixé. Normalement, ces plafonds sont indexés annuellement;
cependant, les prix des médicaments ayant été bloqués, il a été décidé de
ne pas relever non plus les plafonds des tickets modérateurs en 2000 et
2001.
-
Antagonistes H2 Depuis le 1er mars 2001,
l'accord préalable du médecin-conseil n'est plus nécessaire pour obtenir
un remboursement de ces produits contre les ulcères gastriques et
duodénaux. En revanche, les médicaments en question ont connu une forte
diminution de prix.
ñ |