Diagnosis Schizophrenia

DIAGNOSIS: SCHIZOPHRENIA

A comprehensive resource

par Rachel Miller & Susan E. Mason
Columbia University Press, New York 2002. ISBN 0-231-12624-7

Ce petit livre (192 pages) rassemble les récits de 35 malades, sous la direction des deux auteurs (la première est travailleuse sociale dans un département hospitalier de recherche, la deuxième enseigne dans une Ecole pour travailleurs sociaux).
Ont également participé à l'élaboration de ce livre une dizaine de personnes (médecins, éducateurs, psychologues, infirmiers), membres à divers titres (soins, recherche, etc.,) du personnel de l'institution où les malades étaient en traitement.

Les récits sont organisés en 17 chapitres qui, très judicieusement et en termes simples, de façon très pragmatique, rencontrent la plupart des questions que les malades, leurs familles, les proches et leurs amis sont amenés à se poser quotidiennement au sujet de "la maladie" et de ses conséquences.

L'ensemble constitue ainsi un remarquable manuel très "pratique" de démystification et d'instruction sur la maladie. Par là, il rassure en chassant l'ignorance et la peur de l'inconnu. Cela n'est pas rien!
Comme tous les livres de vulgarisation sur les maladies mentales, il ne peut évidemment répondre de manière précise à chaque cas particulier correspondant individuellement à chaque lecteur; cependant, la diversité des récits s'efforce, avec un certain succès, de minimiser la tendance aux généralisations abusives que l'on rencontre habituellement dans la plupart des autres ouvrages sur le sujet.
Les deux derniers chapitres sont consacrés aux ressources disponibles (aux U.S.A.) pour aider financièrement et socialement les malades (allocations, logement, traitements, etc.), et indiquent quelques démarches à entreprendre pour y avoir accès. Il y est aussi fait mention des possibilités de revalidation et de formations professionnelles existant dans les différents états des U.S.A.

A ma connaissance, il n'existe pas de livre équivalent en langue française qui s'adresserait à notre public francophone. Plutôt que de le traduire dans notre langue, ce qui produirait sans doute un texte ressenti comme trop éloigné de nos "habitudes" européennes, nos "acteurs" de la "santé mentale" feraient certainement oeuvre fort utile en prenant exemple sur Mmes Miller et Mason: réunir une trentaine (ou plus) de malades "stabilisés" et un nombre indéfini de professionnels motivés autour d'un projet de livre comparable et valable chez nous. Nos malades à nous seraient-ils à ce point mal soignés qu'on ne puisse songer à le leur proposer? Ou bien, serait-ce une tâche au-dessus des capacités de nos psychiatres à nous? Ou bien encore, serait-ce une approche trop simpliste pour nos "ligues", pour nos administratifs penseurs de la "santé mentale préventive et régionale"?


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