Revendication 1 - LA REPRESENTATION DES FAMILLES

Les parents de malades mentaux (c.à.d. les associations les regroupant et les représentant) revendiquent d'être représentés, avec voix consultative, au sein des ORGANES de CONSULTATION que les pouvoirs exécutifs organisent et dont ils prennent l'avis avant de mettre en place les STRUCTURES, ORGANES, REGLEMENTATIONS, DISPOSITIONS LEGALES, MOYENS qui concernent les malades mentaux et leurs proches.

Cette revendication est fondamentale et semble aller de soi. Jusqu'à présent, elle n'a pourtant pas été rencontrée. Une des structures où cette représentation pourrait d'ores et déjà être logiquement aménagée sans trop de difficultés, ce sont les "Plate-formes Régionales de Concertation de la Santé Mentale". N'y sont actuellement admises que des associations spécifiques, lorsqu'elles participent directement à la gestion d'institutions de "soins psychiatriques".

Les associations regroupant les familles, proches et amis de malades mentaux sont leurs meilleurs défenseurs possibles.Ce sont en effet les parents et l'entourage immédiat qui, depuis fort longtemps sinon toujours, ont connu et connaissent le mieux, encore aujourd'hui, leur proche malade. Eux, ils continuent à aimer, dans le malade souvent incompréhensible et inquiétant qu'elle est devenue, la personne qu'ils ont connue auparavant; eux seuls peuvent savoir qui et comment était leur proche avant de devenir malade.

Les psychiatres ne peuvent évidemment pas connaître cette personne maintenant disparue et n'éprouvent que fort rarement le besoin de s'informer auprès de ceux qui savent: ils n'en ont pas le temps. D'ailleurs, ils prétendent préférer ne s'adresser qu'au malade lui-même, lui qui n'est le plus souvent plus capable de leur répondre vraiment.

Les parents et les proches sont aussi les mieux à même d'observer si les "soins psychiatriques" prodigués à leur proche malade ont un effet: bénéfique, nul, ou même défavorable: c'est eux qui ont la véritable motivation et la vision à long terme, plus que les soignants et encore bien plus que le psychiatre: eux, ils connaissent leur malade! Par conséquent, leur évaluation des conditions de soins et des résultats obtenus est un garant irremplaçable de leur bonne adéquation au malade et à son "cas", de leur continuité et de leur qualité. Ce rôle essentiel des familles leur est pourtant très généralement refusé dans notre pays.

L'expérience et l'expertise acquises, en tant qu'usagers motivés ou "consommateurs de santé mentale", par les associations de familles de malades mentaux, légitiment leur exigence d'être représentées dans les organes officiels de décision, d'organisation et d'évaluation de la "santé mentale". Elles y ont leur place, pour y jouer le rôle de contrôle et de régulateur qu'elles seules peuvent tenir. Ce rôle n'est actuellement tenu effectivement par aucun organe ou organisme. Pareille lacune est la porte ouverte à toutes les dérives et à tous les "dysfonctionnements", ainsi que l'a démontré, dans d'autres domaines, une actualité récente.


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