Chap. V-1
Note 1

Tant que les causes de la maladie ne seront pas connues, nous n'aurons aucun moyen sûr de prévenir l'apparition de la maladie.

La prévention des maladies mentales est un de ces buts qui, pour les scientifiques, n'est qu'une utopie et est encore hors d'atteinte, mais dont les politiques et responsables tant officiels qu'auto-proclamés de la "santé mentale" proclament à grand bruit qu'ils le poursuivent de toutes leurs forces.

Tous ces "responsables" nous offrent ainsi un bel exemple, soit de "langue de bois" politicienne, soit d'ignorance du sujet (restons toutefois poli). En effet, à qui peut-on faire croire qu'il serait possible de prévenir quelqu'événement ou phénomène que ce soit, tant qu'on n'a pas la moindre idée de sa ou de ses causes? Une fois qu'on a pris conscience de cette évidence élémentaire, une question plutôt embarrassante risque de se poser à son tour: à quoi s'occupent-ils donc en réalité, les responsables chargés officiellement de cette prévention aujourd'hui encore impossible, et pour quelle tâche probablement très absorbante - sinon ingrate? - sont-ils rémunérés?

Même l'O.M.S. a fini par reconnaître qu'il n'est actuellement pas possible de prévenir ("la") les schizophrénies. Mais qu'à cela ne tienne; nos experts en santé publique (dont l'O.M.S.!) distinguent à présent différentes "sortes" de prévention: p. ex. la prévention primaire (exemple pour d'autres affections: les vaccinations), qui évite ou prévient la première apparition d'une affection morbide, et la prévention secondaire, qui s'efforce de retarder ou d'empêcher les récidives de cette affection déjà présente ou en limiterait la propagation (?).

Cette distinction, pour autant qu'on oublie d'employer les qualificatifs de "primaire" et, surtout, de "secondaire", que ce soit par "inadvertance" plus ou moins calculée ou par "facilité de langage" bien commode, permet de prétendre, mais à tort, qu'on fait de la prévention de la schizophrénie.

Pourtant, on ne peut tout au plus que se borner à en atténuer ou à en retarder quelque peu les épisodes aigus. Voyez aussi
Prévention
Les préventions
Mais ceux-ci sont précisément ceux qui placent les "professionnels" devant leurs obligations d' intervenir pour des raisons évidentes et élémentaires, cette fois plus d'ordre public et de sécurité que de thérapeutique, et peut-être certains croient-ils dès lors possible, dans ces circonstances toujours dramatiques, d'omettre de reconnaître qu'on ne prévient pas une affection déjà déclarée et installée.


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