Chap. IV
Note 2

Le modèle "vulnérabilité-stress"

Le mot "vulnérabilité-stress" est un vocable composé, parfait exemple de ces mots dont Claude Bernard déjà nous disait qu'ils ne sont rien par eux-mêmes, car nous les employons pour décrire des phénomènes dont nous ne connaissons pas les causes.

La vulnérabilité, c'est un mot "compliqué" pour dire la fragilité; et ici, le stress signifie l'ensemble des sollicitations diverses de la vie quotidienne auxquelles chacun de nous est soumis et doit s'adapter. Le "modèle vulnérabilité-stress", c'est donc tout simplement la fragilité excessive de quelqu'un aux sollicitations du milieu dans lequel il vit. Il faut bien se rendre compte que ces mots ne nous disent rien sur l'origine de la fragilité, ni sur ce en quoi elle consiste, pas plus que sur la nature des sollicitations supposées excessives.

Cette dénomination fait irrésistiblement songer à cet autre terme savant de "diathèse" - utilisé entre autres pour l'asthme et l'allergie (mais aussi pour les rhumatismes, etc., etc.) - que la médecine employait du temps où causes et mécanismes de ces affections étaient encore mystérieux. Voyez aussi
Théories psychologiques
L'usage de ce mot de "diathèse" n'était qu'un aveu d'ignorance déguisé derrière un nom savant.

Utiliser pareilles définitions ne nous fournit donc aucune hypothèse nouvelle qui soit ou vérifiable, ou réfutable. Autrement dit: ces mots ne sont qu'un simple constat descriptif sans la moindre valeur réelle explicative ni thérapeutique.


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