Chap. VII
Note 2

Reconnaître la maladie est indispensable.

La reconnaissance de la maladie est indispensable pour pouvoir en dominer les multiples conséquences de toutes sortes qu'on ne peut ni supprimer ni ignorer: en effet, ne pas reconnaître l'existence de la maladie, c'est aussi se refuser les moyens de la combattre, c'est devoir la subir sans pouvoir aucunement en atténuer les méfaits. C'est, de surcroît, être amené à devoir sans cesse s'en cacher la réalité à soi-même et aux autres, c'est vivre dans une sorte de mensonge inavoué permanent qui finit par engendrer une culpabilité qui, bien que toute imaginaire, n'en est pas moins destructrice à plus ou moins court terme.

Cette reconnaissance de la maladie doit être le fait de tous: du psychiatre, des proches (de la famille), mais aussi du malade lui-même, bien que, dans le cas de ce dernier, la maladie puisse, fort souvent, lui en ôter la capacité.

Il est par conséquent fort important d'apprécier, dès les débuts de l'affection, dans quelle mesure le malade est capable de reconnaître et d'admettre qu'il puisse être malade, qu'il l'est en effet.

C'est cette prise de conscience du malade qui sera la condition nécessaire à son acceptation du traitement. Voyez aussi
Anosognosie

A l'opposé, c'est la non reconnaissance de son affection par le malade (l'anosognosie) qui dressera le principal obstacle - le plus difficile à surmonter - à tout traitement efficace et sera la source la plus fréquente des échecs de traitement, des "rechutes" ou "récidives" ou exacerbations de la maladie: comme je l'ai déjà dit ailleurs, pourquoi suivrait-on un traitement dont on est intimement et fermement convaincu qu'on n'en a aucun besoin? Face à cette conviction inébranlable, cette véritable foi en sa propre bonne santé et dans l'erreur des autres à ce sujet, pourquoi écouterait-on ceux qui, sans doute perfidement, voudraient vous la faire abjurer?


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