VII. COMMENT SE COMPORTER avec le malade et sa maladie 9

Les souffrances du malade et de la famille peuvent être atténuées par:

Pareilles "recommandations" sont, bien sûr, trop générales, vagues et fort théoriques en regard de la multiplicité des cas individuels. Elles ne peuvent bien évidemment pas toujours être suivies telles quelles en pratique, et chacun peut facilement imaginer que leur mise en oeuvre dépend étroitement du degré de sévérité des manifestations de la maladie, d'une part, et des conditions de la vie familiale d'autre part: la présence ou non d'une fratrie, l'âge de ses membres, l'activité professionnelle des parents, présents ou non à la maison, etc., etc.

VII-1. Conseils pratiques

"I suspect there are just two sorts of lawyers:
those that spend their efforts making life easy for other people - and parasites.
"

Robert A. Heinlein (Friday, p.310. N.E.L. 1982/1983. ISBN 0-450- 05549-3)
"Je soupçonne qu'il n'y a que deux sortes d'avocats:
ceux qui consacrent leurs efforts à aider les autres - et les parasites.
"

(Quant à moi, je soupçonne qu'on pourrait sans inconvénients substituer le mot de "psys" à celui d'"avocats" - J.D.)

A la première apparition de signes et symptômes précoces, comme ceux décrits chap.III,2, consultez un médecin généraliste: de préférence un médecin auquel vous avez déjà eu recours, dont vous n'avez eu qu'à vous féliciter précédemment, qui donc vous connaît et en qui vous avez toute confiance (dans la mesure du possible, ce devrait être le "médecin de famille", mais nous savons bien, en dépit d'une floraison d'enquêtes abusivement qualifiées d' "études scientifiques" commanditées par nos "autorités sanitaires" belges, que pareils médecins risquent bien d'appartenir à une espèce menacée d'extinction imminente).

Ce médecin, après avoir écouté votre histoire et examiné "physiquement" votre proche malade - et conversé avec lui - , vous orientera, s'il l'estime nécessaire, vers le spécialiste psychiatre que lui-même il connaît et qu'il estime le plus compétent pour s'occuper de votre parent. Si la consultation chez ce spécialiste ne vous satisfait pas et qu'une relation de confiance ne s'établit pas entre vous, n'oubliez pas que vous avez parfaitement le droit d'encore consulter ailleurs.

Souvent, le malade ne s'estime pas malade et ne voit aucune raison de se faire examiner et traiter par un médecin. On peut donc avoir beaucoup de mal à le convaincre d'aller voir un psychiatre à son cabinet et, d'autre part, les psychiatres belges qui, dès la première prise de contact par les proches, acceptent de se rendre au domicile d'un malade sont encore fort rares chez nous. Certains d'entre eux vont même jusqu'à prétendre que cela leur est interdit 5 par les accords passés avec les médecins généralistes et avec l'INAMI - l'Institut National d'Assurance Maladie et Invalidité -; (renseignements pris, c'est inexact, ce qui semblerait plutôt traduire (trahir) leur répugnance à se déplacer hors de leur cabinet de consultation).

C'est pourquoi il faudrait toujours, dans un premier temps au moins, recourir d'abord au médecin généraliste (si possible le médecin de famille). Ce dernier vient au domicile du patient et on peut trouver à sa visite divers prétextes (réels voire fictifs ou "fabriqués") pour la faire accepter par le malade. Elle risque alors moins de soulever des objections de la part du malade (que s'il devait se rendre au cabinet du médecin). D'autre part, le médecin voit ainsi le malade dans son cadre de vie, dans sa famille, il peut confronter dans son esprit les affirmations du malade avec celles de ses proches et avec les interprétations que ceux-ci en donnent. On ne peut pas oublier que les membres de la famille sont les seuls qui puissent donner au médecin, sur l'état de leur proche et son évolution dans le temps, les éléments d'appréciation indispensables pour décider de s'orienter vers un diagnostic relevant ou non de la psychiatrie. De plus, c'est lui, un médecin, qui sera en quelque sorte votre ambassadeur chez le psychiatre, souvent on l'écoutera plus attentivement (que des membres de la famille, surtout s'ils sont affolés et incohérents à la suite de l'une ou l'autre "crise" de leur malade).

Si vous vous adressez directement au psychiatre: écrivez-lui pour solliciter le rendez-vous. Dans cette lettre, décrivez clairement, de manière simple et dans l'ordre chronologique, les faits observés chez votre parent malade, et les raisons de votre inquiétude. Si besoin est, faites-vous aider pour rédiger la lettre. Cette lettre fournira au psychiatre des éléments précieux pour établir son diagnostic et, en même temps, le convaincra de la nécessité de collaborer non seulement avec le malade, mais aussi avec la famille.

Si le psychiatre auquel d'emblée vous vous adressez exige, pour accepter de s'occuper de votre proche, que ce dernier en fasse lui-même et spontanément la demande (et, éventuellement, si ce psychiatre refuse de vous recevoir vous-même, avec votre proche ou en dehors de lui 6): adressez-vous à un autre psychiatre.


SUITE du Chapitre VII: encore quelques conseils

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