Chap. III
Note 5

Lors de débuts insidieux de la maladie, le diagnostic n'est pas posé immédiatement.

Le diagnostic ne peut presque jamais être posé immédiatement, au cours d'un entretien, même long d'une heure, avec le psychiatre.

En effet, pour être admis et reconnu "officiellement", le syndrome schizophrénie doit rassembler un certain nombre de signes et symptômes dont aucun, isolément, n'est caractéristique (pathognomonique): c'est leur coexistence qui, éventuellement, peut l'être.

Toutefois, ces signes et symptômes fluctuent au cours du temps, si bien que l'observateur épisodique peut très bien n'être pas témoin de leur simultanéité, ni même de l'existence isolée, intermittente de certains d'entre eux.

Par conséquent, le diagnostic de schizophrénie exige le plus souvent de longues périodes d'observation.

Les proches ne doivent donc pas s'étonner si le diagnostic leur semble tarder à venir. Ils doivent aussi rejeter les clichés ineptes, de mise dans les médias mais juste bons pour les mauvais romans, où on affecte d'imaginer que le psychiatre est capable de poser un diagnostic sur un malade qu'il n'a vu qu'une seule fois pendant quelques dizaines de minutes, ou, plus fort encore, sur un malade jamais rencontré, mais qu'il prétend "analyser" d'après ce que la presse en rapporte. Pareilles performances sont du domaine des divertissements de music-hall, pas de la médecine. Aucun psychiatre "sérieux" ne se prête à cela ni ne pose un diagnostic de schizophrénie dans pareilles conditions.


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