Chap. V-2
Note 3

"The empowerment" ou appropriation de ses droits par le malade considéré comme capable de se prendre en charge.

"The empowerment", ce qui signifie "le pouvoir d'exercer ses droits" ou la "ré-appropriation de ses droits" ou encore "le pouvoir de se prendre soi-même en charge" par les malades schizophrènes est un slogan lancé par des associations de défense des malades mentaux (nationales et internationales) et des associations de défense "des libertés".

On peut se demander, tout à la fois si les responsables de ces organisations et leurs porte-parole "savent de quoi ils parlent", s'ils connaissent effectivement et "pratiquement" les malades qu'ils prétendent aider, (si, parfois ils en comptent parmi leur propre famille ou celles de leurs militants), ce qui devrait alors - peut-être? - leur permettre de s'inspirer de leurs cas. Enfin, on pourrait aussi avoir des doutes sur leurs capacités à penser logiquement et rationnellement eux-mêmes.

En effet, le handicap majeur dû à l' affection des malades mentaux psychotiques tels que les schizophrènes, c'est, précisément, de fort souvent ne pas pouvoir soi-même se prendre en charge, c'est de ne pas savoir comment exercer ces droits qui, certes et en principe, sont autant les leurs qu'ils sont les nôtres à tous, mais eux-mêmes, on oublie qu'ils sont "différents" (certains "militants de la Santé Mentale", pourtant, croyant ainsi les aider, parlent bien "d'accepter leur(s) différence(s)"! mais cela, c'est ce qu'ils disent dans des discours distincts de ceux qu'ils tiennent sur "l'empowerment"!).

Ces malades ne savent pas comment user de leurs droits à bon escient et comment ne pas en abuser, comment ne pas enfreindre ceux des autres.
Beaucoup d'entre eux ne sont pas conscients de n'être pas en mesure de "se prendre en charge" (et tous ces constats ne constituent en rien une stigmatisation de la part de ceux qui en font état!)

Ceux qui, alors, se contentent de prôner la ré-appropriation de leurs droits par les malades mentaux, sans toutefois nous dire comment ils imaginent les en rendre d'abord capables en leur assurant les traitements indispensables et les soins nécessaires, quelle est donc l'aide réelle qu'ils croient apporter à ces malades? Voyez aussi
Les droits

En réalité, je soupçonne fortement que recommander d'accepter "la différence" des malades mentaux psychotiques n'est sans doute pas très éloigné de dire qu'il faut s'efforcer d'y rester indifférent - donc, implicitement, de s'en désintéresser. Et dans ce contexte, proclamer que ces malades doivent se ré-approprier leurs droits, mais tout en oubliant que cela suppose, de la part de ceux qui le disent et de la société, le devoir de leur rendre ces droits accessibles et de les rendre capables de les exercer, alors qu'on néglige aussi de faire ce qu'il faudrait pour cela, ce n'est faire preuve que de lâcheté et d'hypocrisie.


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